CNGOF & CNSF 2016 : Recommandations pour l’administration d’oxytocine au cours du travail spontané | Gynerisq

CNGOF & CNSF 2016 : Recommandations pour l’administration d’oxytocine au cours du travail spontané

Recommandations élaborées en 2016 par le CNGOF et le CNSF (Collège National des Sages-Femmes de France) avec la participation de l'INSERM et du CIANE (Collectif Inter-associatif Autour de la Naissance), publiées en 2017

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Version 13 Jan 2017 - 808 Ko

UN TABLEAU DE CES RECOS COMMENTÉ PAR GYNERISQ EST DISPONIBLE ICI : Gynerisq & RPC _ Ocytocine 2016

OBJECTIFS — Définir les stades du travail spontané, préciser les indications, les modalités et l’efficacité de l’administration d’oxytocine ainsi que décrire les effets indésirables maternels, fœtaux et néonataux liés à cette administration.
METHODE — Revue systématique de la littérature à partir de la base de données Medline interrogée jusqu’en mars 2016 et complétée par une recherche sur les sites des sociétés savantes.
RESULTATS — Le 1er stade débute par une phase de latence, définie par des contractions utérines entraînant une modification du col jusqu’à 5 cm de dilatation, et se termine par une phase active, de 5 cm à dilatation complète. Le 2e stade débute par la phase de descente et se termine par la phase d’expulsion. En phase de latence, il est recommandé de ne pas intervenir à titre systématique. Une pose précoce d’analgésie péridurale est possible sans attendre la phase active du travail et, dans ce cas, il est recommandé de ne pas associée de façon systématique une administration d’oxytocine. En phase active du premier stade, une dystocie dynamique est définie par une vitesse de dilatation inférieure à 1 cm/4 h de 5 cm à 7 cm ou inférieure à 1 cm/2 h de 7 cm à dilatation complète. En cas de dystocie dynamique en phase active, il est recommandé de pratiquer une amniotomie en première intention. En l’absence d’amélioration une heure après l’amniotomie, une administration d’oxytocine peut être réalisée. En cas de prolongation du 2e stade au-delà de 2 h, il est recommandé d’administrer de l’oxytocine pour corriger une absence de progression de la présentation. En cas de dystocie dynamique, l’oxytocine doit être administrée à un débit initial de 2 mUI/min, augmentée par palier de 2 mUI/min en respectant un délai de 30 min, et sans dépasser un débit de 20 mUI/min. Les effets indésirables maternels rapportés concernent l’hyperactivité utérine, la rupture utérine et l’hémorragie du post-partum (HPP). Les effets indésirables fœtaux discutés concernent les anomalies du rythme cardiaque fœtal liées à une hyperactivité utérine, l’hyponatrémie, l’ictère néonatal, les difficultés de succion et l’autisme.
CONCLUSION — L’administration d’oxytocine durant le travail spontané ne doit pas être considérée comme une prescription anodine. L’état actuel des connaissances doivent inciter les acteurs de la périnatalité à la plus grande vigilance. L’administration d’oxytocine durant le travail spontané expose la mère et le fœtus à des effets néfastes pouvant avoir des conséquences à court terme et possiblement à long terme. Ses modalités d’administration doivent faire l’objet d’un protocole. Sa prescription et le consentement de la mère doivent être précisés dans son dossier médical.

Nom du fichier : 2017_RPC-Ocytocine.pdf