2021_Interventions to decrease complications after shoulder dystocia: a systematic review and Bayesian meta-analysis / Interventions pour diminuer les complications après une dystocie de l’épaule : revue systématique et méta-analyse bayésienne
analyse de la littérature sur les effets potentiels de la mise en place d'exercice de simulation concernant la gestion d'une dystocie des épaules.
Version 08 Nov 2021 - 4 Mo
RESUME
Objectif : Cette étude visait à évaluer les résultats associés à la mise en œuvre d’exercices de simulation pour réduire les séquelles de la dystocie de l’épaule.
Sources de données : Les bases de données électroniques (Ovid MEDLINE, Embase, cumulative Index to Nursing and Allied Health Literature database, et Scopus) ont été initialement interrogées en juin 2020 et mises à jour en novembre 2020. Les 3 thèmes suivants ont été introduits et affinés à l’aide du vocabulaire contrôlé de la base de données : accouchement vaginal, dystocie de l’épaule et formation par simulation. Il n’y avait aucune limite à l’année de publication dans le cadre de la stratégie de recherche.
Critères d’admissibilité aux études : Nous avons inclus toutes les études qui ont rapporté la fréquence de la dystocie de l’épaule et les complications associées avant et après la mise en œuvre d’exercices interventionnels pour améliorer les résultats.
Méthode : Deux auteurs ont évalué de manière indépendante l’admissibilité des résumés et des articles en texte intégral de toutes les études et ont évalué la qualité des études incluses à l’aide de l’échelle Newcastle-Ottawa. Toute divergence sur l’évaluation de l’étude ou l’extraction des données a conduit à l’avis d’un troisième auteur. Les critères de jugement primaires de cette revue systématique et de cette méta-analyse étaient la survenue d’une paralysie du plexus brachial chez le nouveau-né diagnostiquée à la suite d’un accouchement compliqué par une dystocie de l’épaule et la persistance de la paralysie brachiale 12 mois ou plus tard. Les critères de jugement secondaires étaient la fréquence de la dystocie de l’épaule et de l’accouchement par césarienne. Les effets de l’étude ont été combinés à l’aide d’une méta-analyse bayésienne et ont été rapportés sous forme de ratios de risque et d’intervalles crédibles à 95% (Crs).
Résultats : Sur les 372 articles examinés, 16 publications, portant sur 428 552 accouchements avec 217 713 (50,8 %) accouchements pendant la période précédant l’introduction des exercices et 210 839 (49,2 %) au cours de la période post-interventionnelle, ont été incluses dans la méta-analyse. L’incidence de la paralysie du plexus brachial après dystocie de l’épaule a diminué de 12,1 % à 5,7 % (rapport de risque, 0,37 ; Cr à 95 %, 0,26–0,57 ; probabilité de réduction de 100 %). La proportion globale de paralysie du plexus brachial a diminué, mais avec moins de précision, passant de 0,3 % à 0,1 % (rapport de risque, 0,53 ; Cr à 95 %, 0,21–1,26 ; probabilité de réduction de 94 %). Deux études ont suivi des nouveau-nés atteints de paralysie du plexus brachial pendant au moins 12 mois. Une étude qui a rapporté une paralysie persistante du plexus brachial néonatal à 12 mois parmi 1148 cas de dystocie de l’épaule a noté une réduction de la paralysie persistante du plexus brachial néonatal de 1,9% à 0,2% des cas de dystocie de l’épaule (rapport de risque, 0,13; intervalle de confiance à 95%, 0,04-0,49). En revanche, l’étude qui a rapporté une paralysie persistante du plexus brachial néonatal à 12 mois pour tous les accouchements a noté que cet élément ne changeait pas de manière significative, à savoir de 0,3 à 0,2 pour 1000 naissances (rapport de risque, 0,77; intervalle de confiance à 95%, 0,31-1,90). Suite à la mise en œuvre d’exercices interventionnels sur la dystocie de l’épaule, le diagnostic de la dystocie a augmenté de manière significative, passant de 1,2% à 1,7% des accouchements vaginaux (rapport de risque, 1,39; Cr à 95%, 1,19-1,65; probabilité d’augmentation de 100%). Par rapport à la période précédant la mise en œuvre, le taux d’accouchement par césarienne a augmenté après la mise en œuvre, passant de 21,2 % à 25,9 % (rapport de risque, 1,22 ; 95 % Cr, 0,93–1,59 ; probabilité d’augmentation de 93 %). Nous avons créé un outil en ligne(https://ccrebm-bell.shinyapps.io/sdmeta/)qui permet de calculer la réduction absolue du risque et l’augmentation du risque absolu attribuables à l’intervention par rapport à l’incidence de la dystocie de l’épaule, de la paralysie du plexus brachial néonatal et des accouchements par césarienne.
Conclusion : L’introduction d’exercices interventionnels sur la dystocie de l’épaule a diminué le taux de paralysie du plexus brachial néonatal ; les données sur la persistance de la paralysie du plexus brachial néonatal au-delà de 12 mois sont limitées et contradictoires. La mise en œuvre de ce type d’exercices a été associée à une augmentation du diagnostic de dystocie de l’épaule et du taux d’accouchements par césarienne.