CNGOF 2020_Rupture des membranes à terme avant travail | Gynerisq

CNGOF 2020_Rupture des membranes à terme avant travail

Recommandations du CNGOF publiées en janvier 2020, en cas de rupture des membranes après 37SA, depuis plus de 12 heures sans entrée spontanée en travail

Télécharger le document
Version 30 Jan 2020 - 92 Ko

Elles sont regroupées en 3 chapitres : Epidémiologie : Définition, fréquence, facteurs de risque et complications _ Prise en charge initiale _ Déclenchement : Quand et comment ?

 Le résumé est le suivant :

 Objectif – Déterminer la prise en charge des patientes avec une rupture des membranes à terme avant travail (RMTAT).

Méthodes – Synthèse de la littérature à partir des bases de données PubMed et Cochrane et des recommandations des sociétés et collèges français et étrangers.

Résultats – Une RMTAT est définie par une rupture des membranes après 37 semaines d’aménorrhée (SA) en l’absence de travail (accord professionnel). La RMTAT est considérée comme un processus physiologique jusqu’à 12 heures de rupture (accord professionnel). En cas d’attitude expectative, avec un faible taux d’antibioprophylaxie, la prise en charge à domicile en comparaison à l’hospitalisation pourrait être associée à une augmentation du taux d’infections néonatales (NP3) et ce d’autant qu’il existe une colonisation au streptocoque du groupe B (NP3). La prise en charge à domicile n’est donc pas recommandée (grade C). Lors d’une RMTAT, en l’absence de travail spontané dans les 12 heures suivant la rupture, une antibioprophylaxie pourrait diminuer le taux d’infection intra-utérine (IIU) sans diminuer le taux d’infection néonatale bactérienne précoce (INBP) (NP3). Son utilisation dans les RMTAT, après 12 heures de RMTAT, est donc recommandée (grade C). Lorsqu’une antibioprophylaxie est indiquée, une bêta-lactamine par voie intraveineuse sera privilégiée (grade C). Le déclenchement du travail par oxytocine (NP2), prostaglandines E2 (NP2), ou misoprostol (NP2) permet de raccourcir le délai entre la rupture des membranes et l’accouchement en comparaison à l’expectative. Un déclenchement immédiat du travail n’est pas associé à une réduction de l’INBP en comparaison à une attitude expectative (NP1), et ce quel que soit le statut des patientes pour le streptocoque B (NP2). Le déclenchement n’est pas associé à une augmentation ou une réduction du taux de césarienne en comparaison à une attitude expectative (NP2), quels que soient la parité (NP2) et le score de Bishop (NP3). En cas de RMTAT, l’attitude expectative peut être proposée sans augmenter le risque infectieux néonatal (grade B), et ce même en cas de dépistage positif pour le streptocoque B (accord professionnel) et un déclenchement peut être proposé sans augmenter le risque de césarienne (grade B). Les différentes méthodes de déclenchement (oxytocine, dinoprostone, misoprostol, sonde de Foley®) n’ont pas permis de démontrer la supériorité d’une stratégie par rapport à une autre, que ce soit pour diminuer le taux d’IIU ou d’INBP, le taux de césarienne, ou pour raccourcir le délai déclenchement-accouchement ; et ce quels que soient le score de Bishop ou la parité.

Conclusion La RMTAT est un événement fréquent. Un délai de 12 heures, après la rupture, sans entrée en travail spontané, a été retenu pour différencier une situation physiologique d’une situation potentiellement à risque pouvant justifier une antibioprophylaxie. En cas de RMTAT, l’attitude expectative ou le déclenchement du travail peuvent être proposés et ce, même en cas de dépistage positif pour le streptocoque B, en fonction du désir de la patiente et de l’organisation des soins dans les maternités (accord professionnel).

Nom du fichier : 2020_CNGOF_R-Mbr-a-terme-avt-W.pdf