RESUME

OBJECTIF : Définir et évaluer la prévalence des urgences gynécologiques potentiellement mortelles chez les femmes se présentant pour des douleurs pelviennes aiguës dans le but de développer des mesures d’audit de la qualité des soins dans les services d’urgence.

MÉTHODES : Nous avons mené une étude multicentrique à méthodes mixtes dans des services d’urgence gynécologiques en France et en Belgique. Une procédure Delphi modifiée a été menée pour la première fois en 2014 parmi les professionnels de la santé pour définir des combinaisons pertinentes de conditions potentiellement mortelles et « d’accidents évités de justesse » dans le domaine des soins d’urgence gynécologiques. Une étude prospective de cohorte au printemps 2015 a ensuite évalué la prévalence de ces urgences potentiellement mortelles et de ces accidents évités de justesse chez les femmes en âge de procréer se présentant pour des douleurs pelviennes aiguës. Les femmes du groupe ont été identifiées dans 21 centres participants. Le groupe témoin était composé d’un échantillon de femmes hospitalisées pour des douleurs pelviennes aiguës non causées par une affection potentiellement mortelle et d’un échantillon aléatoire de 10 % de patients externes.

RÉSULTATS : Huit urgences gynécologiques et 17 critères de quasi-accidents ont été identifiés à l’aide de la procédure Delphi. Parmi les 3 825 femmes qui se sont présentées pour des douleurs pelviennes aiguës, 130 (3 %) étaient considérées comme souffrant d’une maladie potentiellement mortelle. Les diagnostics les plus courants étaient les grossesses extra-utérines avec hémorragie sévère (n=54 ; 42 %), la maladie inflammatoire pelvienne complexe (n = 30 ; 23 %), la torsion annexielle (n = 20 ; 15 %), les fausses couches hémorragiques (n = 15 ; 12 %), et une appendicite sévère (n=6 ; 5 %). Le groupe témoin comprenait 225 femmes hospitalisées et 381 patients externes. Les erreurs de diagnostic se sont produites plus fréquemment chez les femmes présentant des urgences potentiellement mortelles que chez les femmes hospitalisées (rapport de cotes [RC] 1,7, IC à 95 % 1,1–2,7) ou ambulatoires (RC 14,7, IC à 95 % 8,1–26,8) dans le groupe témoin . Parmi les femmes atteintes d’affections potentiellement mortelles,

CONCLUSION : Les urgences gynécologiques potentiellement mortelles sont des circonstances à haut risque qui peuvent servir de cadre utile pour améliorer la qualité et la sécurité des soins d’urgence.