Résumé

Le fœtus est constamment exposé à des périodes répétées d’insuffisance d’oxygénation (hypoxémie) et d’apport en nutriments pendant le travail. Le fœtus en bonne santé compense ceci par sa remarquable tolérance anaérobie et sa capacité impressionnante à s’adapter à cette hypoxémie. Le médiateur le plus important des adaptations fœtales à une hypoxémie brève et répétée est le chimioréflexe périphérique permettant une réponse rapide aux chutes aiguës de la pression artérielle en oxygène. L’écrasante majorité des fœtus est capable de répondre à des contractions utérines répétées sans développer d’hypotension ou de lésion hypoxo-ischémique. En revanche, les fœtus qui sont soit exposés à une hypoxémie sévère, par exemple lors d’une hyperstimulation utérine, soit qui entrent en travail avec une réserve anaérobie réduite (par ex. en cas de RCIU marqué) présentent un risque accru de développer une hypotension intermittente et une hypoperfusion cérébrale. Il est important de noter que lorsque les fœtus développent une hypotension au cours d’une hypoxémie sévère et répétée, cela n’est pas dû à une altération de l’adaptation réflexe, mais à un échec à maintenir le débit ventriculaire combiné, probablement en raison d’une combinaison d’épuisement du glycogène myocardique et d’une lésion myocardique évolutive. Le chimioréflexe est supprimé par des périodes relativement longues d’hypoxémie sévère de 1,5 à 2 minutes, plus longues que la contraction typique. Même dans ce cadre, le chimioréflexe périphérique est constamment réactivé entre les contractions. Ces résultats démontrent que le chimioréflexe périphérique est un gardien infatigable de l’adaptation fœtale au travail.

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