CNGOF 2016 : Interruption Volontaire de Grossesse | Gynerisq

CNGOF 2016 : Interruption Volontaire de Grossesse

Recommandations du Collège National sur la pratique des interruptions volontaires de grossesse (IVG)

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Version 01 Déc 2016 - 810 Ko

OBJECTIF : Élaborer des recommandations pour la pratique des IVG.

MÉTHODES : Consultation de la base de données Medline, de la Cochrane Library et des recommandations des sociétés savantes françaises et étrangères.

RÉSULTATS : Le nombre d’IVG est stable depuis plusieurs décennies. Il existe plusieurs éléments expliquant le choix de l’IVG lorsqu’il existe une grossesse non prévue (GNP). L’initiation précoce de la contraception et le choix de la contraception en rapport avec la vie de la femme sont associés à une diminution des GNP. Les contraceptions réversibles de longue durée d’action apparaissent comme une contraception à positionner en première ligne pour l’adolescente du fait de son efficacité (grade C). L’échographie avant une IVG doit être encouragée mais n’est pas indispensable pour réaliser une IVG (accord professionnel). Dès l’apparition échographique de l’embryon, l’estimation de la datation de la grossesse se fait par la mesure de la longueur cranio-caudale (LCC) ou par la mesure du diamètre bipariétal (BIP) à partir de 11 SA (grade B). Les mesures étant fiables à ± 5 jours, l’IVG peut être réalisée lorsque les mesures de LCC et/ou de BIP sont respectivement inférieures à 90 mm et 30 mm (accord professionnel). L’IVG médicamenteuse réalisée avec la dose de 200 mg de mifépristone associée au misoprostol est efficace à tout âge gestationnel (NP1). Avant 7 SA, la prise de mifépristone sera suivie entre 24 et 48 heures de la prise de misoprostol par voie orale, buccale, sublinguale voire vaginale à la dose de 400 μg éventuellement renouvelée après 3 heures (NP1, grade A). Au-delà de 7 SA, les modes d’administration du misoprostol, par voie vaginale, sublinguale ou buccale, sont plus efficaces et mieux tolérés que la voie orale (NP1). Il est recommandé d’utiliser systématiquement une préparation cervicale lors d’une IVG instrumentale (accord professionnel). Le misoprostol est un agent de première intention pour la préparation cervicale à la dose de 400 μg (grade A). L’aspiration évacuatrice est préférable au curetage (grade B). Un utérus perforé lors d’une aspiration instrumentale ne doit pas être considéré en routine comme un utérus cicatriciel (accord professionnel). L’IVG instrumentale n’est pas associée à une augmentation du risque d’infertilité ultérieure ou de GEU (NP2). Les consultations médicales pré-IVG n’influent pas sur la décision d’interrompre ou non la grossesse et une majorité de femmes est assez sûre de son choix lors de ces consultations. L’acceptabilité de la méthode et la satisfaction des femmes semblent plus grandes lorsque celles-ci sont en mesure de choisir la méthode d’IVG (grade B). Il n’y a pas de relation entre une augmentation des troubles psychiatriques et le recours à l’IVG (NP2). Les femmes ayant des antécédents psychiatriques sont à risque accru de troubles psychiques après la survenue d’une grossesse non prévue (NP2). En cas d’IVG instrumentale, la contraception estro-progestative orale et le patch devraient être débutés dès le jour de l’IVG, l’anneau vaginal inséré dans les 5 jours suivant l’IVG (grade B). En cas d’IVG médicamenteuse, l’anneau vaginal devrait être inséré dans la semaine suivant la prise de mifépristone, la contraception estro- progestative orale et le patch devraient être débutés le jour même ou le lendemain de la prise des prostaglandines (grade C). En cas d’IVG instrumentale, l’implant devrait être inséré le jour de l’IVG (grade B). En cas d’IVG médicamenteuse, l’implant peut être inséré à partir du jour de la prise de mifépristone (grade C). Le DIU au cuivre et au lévonorgestrel doit être inséré préférentiellement le jour de l’IVG instrumentale (grade A). En cas d’IVG médicamenteuse, un DIU peut être inséré dans les 10 jours suivant la prise de mifépristone après s’être assuré par échographie de l’absence de grossesse intra-utérine (grade C).

CONCLUSION : L’application de ces recommandations devrait favoriser une prise en charge plus homogène et améliorée des femmes désirant une IVG.

Nom du fichier : 2016-CNGOF_RPC-IVG.pdf