SOGC 2013_Retard de croissance intra-utérin : Dépistage, diagnostic et prise en charge
Recommandations de la Société canadienne publiées en août 2013 sur le diagnostic et la prise en charge du RCIU
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Version 05 Août 2013 - 302 Ko Nom du fichier : 2013-SOGC-RCIU.pdf
Version 05 Août 2013 - 302 Ko
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Un dépistage des facteurs de risque cliniques du RCIU au moyen d’une anamnèse exhaustive est indiqué (II-2B)
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Il est nécessaire d’abandonner le tabagisme à tout moment au cours de la grossesse. (II-2A)
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Les tests de dépistage de l’aneuploïdie au cours du 1er et du 2eme trimestres sont utiles à l’appréciation de la fonction placentaire. Lorsque deux tests de dépistage sont anormaux, le le fœtus est exposé à un risque de RCIU préterme et de mortinaissance. (II-IA)
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Lorsque un RCIU soupçonné, d’autres évaluations contribuent au diagnostic. Lorsque cela est possible, une échographie détaillée du placenta (à la recherche d’un petit placenta épaissi ou d’une morphologie anormale) et le Doppler de l’artère utérine doivent être envisagées à 19 – 23SA. Lorsque ce dépistage n’est pas réalisable, une surveillance plus étroite est nécessaire. Une consultation de médecine fœto-maternelle est souhaitable lorsque le placenta semble anormal à l’échographie, particulièrement en présence d’un fœtus suspect de RCIU et ayant un Doppler de l’artère utérine anormal. En milieu rural, on doit décider si la patiente doit accoucher immédiatement ou si le transfert vers un centre tertiaire est approprié. Une consultation téléphonique et le recours à la télémédecine pourraient être utiles. (II-2A)
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Chez les femmes ne présentant pas de facteurs de risque de RCIU, une échographie exhaustive au 3eme trimestre (avec profil biophysique, biométrie fœtale, volume de LA et Doppler de l’AO) n’est pas recommandée. (II-2D)
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L’administration d’aspirine à faible dose est recommandée chez les femmes présentant des antécédents de syndromes d’insuffisance placentaire (y compris le RCIU et la prééclampsie). Ce traitement devrait débuter entre 12 et 16SA, et se poursuivre jusqu’à 36SA. (I-A)
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L’administration de ce traitement est également recommandé chez les patientes qui présentent deux facteurs de risque établis ou plus pendant la grossesse, y compris (entre autres) l’HTA prégestationnelle, l’obésité, un âge maternel > 40 ans, des antécédents d’AMP, le diabète sucré prégestationnel (type I ou II), une grossesse multiple, des antécédents de décollement placentaire et des antécédents d’infarctus placentaire.(I-A)
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L’étude Doppler de l’AO n’est pas recommandée à titre de dépistage systématique dans les cas de grossesse non compliquée. (I-E)
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Une échographie avec estimation du poids fœtal et détermination du volume de LA devrait être envisagée après 26SA, lorsque la HU mesurée en cm présente une déviation de 3 ou plus par comparaison avec l’âge gestationnel déterminé en SA, ou lorsque la HU stagne(II-2B)
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Lorsque le fœtus présente un poids fœtal estimé ou un périmètre abdominal < 10e percentile, la cause sous-jacente du RCIU peut être établie par une échographie plus poussée, avec analyse détaillée de l’anatomie fœtale et de la morphologie placentaire, ainsi que des études Doppler des artères utérine et ombilicale. (II-2A)
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En cas de RCIU, la détermination du volume de LA doit être réalisée pour documenter le diagnostic d’insuffisance placentaire. (II-2B)
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Un doppler de l’AO est nécessaire chez tous les fœtus dont le poids fœtal estimé ou le périmètre abdominal est < 10e percentile (I-A)
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Dans le cas de RCIU, le Doppler de l’AO après 24 SA peut mener à une intervention visant à atténuer la mortalité périnatale et la morbidité périnatale grave attribuables. (I-A)
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En présence d’un RCIU, la recherche d’une anomalie chromosomique est à discuter en cas de suspicion d’anomalies fœtales, de présence de marqueurs faibles ou en l’absence de signes d’insuffisance placentaire sous-jacente. (II-2A).
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Devant un RCIU, la recherche d’une étiologie infectieuse peut être envisagée. (II-2A)
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En présence d’un RCIU, une surveillance doit être mise en œuvre avec estimation du poids fœtal tous les 15 jours par échographie couplée au Doppler de l’AO. Lorsque cela est possible, une évaluation placentaire et d’autres études Doppler (comme celles de l’artère cérébrale moyenne, la veine ombilicale et le canal d’Arantius) peuvent être menées. La fréquence de cette surveillance peut être augmentée. (II-2A)
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Lorsque la croissance fœtale stagne, que l’index de LA commence à décliner ou que le tonus fœtal ou les mouvements globaux sont diminués ou absents, une surveillance plus intensive (p. ex. de 2 à 3 fois par semaine) ou l’hospitalisation et la planification de l’accouchement s’avèrent requises. (II-2A)
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En présence d’un RCIU, des anomalies du Doppler du cordon ombilical (p. ex. l’absence ou l’inversion du débit ventriculaire en fin de diastole) sont inquiétantes et nécessitent de discuter l’accouchement. (I-A)
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La cardiotocographie (examen de réactivité fœtale) menée avant la naissance à titre de test du bien être fœtal ne devrait pas être utilisée de façon isolée pour assurer la surveillance des fœtus qui présentent un retard de croissance intra-utérin. (II-2E)
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L’administration maternelle de corticostéroïdes est indiquée en cas de possibilité d’accouchement avant 34SA (I-A)
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Lorsque l’accouchement n’est pas indiqué avant 37SA, ses modalités et la possibilité d’une prise en charge non interventionniste (avec surveillance fœtale et maternelle étroite) sont à discuter (I-A)
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La détermination du site de l’accouchement planifié devrait tenir compte des installations et du savoir-faire disponibles dans chacun des établissements visés (y compris la présence d’obstétriciens, de pédiatres ou de néonatologistes [au besoin] et d’anesthésiologistes, et l’accès à la césarienne). (III-A)