2009_Balancing “No Blame” with Accountability in Patient Safety/Trouver un équilibre entre « jamais de blâme » et « rendre des comptes » pour la sécurité des patients | Gynerisq

2009_Balancing “No Blame” with Accountability in Patient Safety/Trouver un équilibre entre « jamais de blâme » et « rendre des comptes » pour la sécurité des patients

Deux spécialistes en gestion des risques de Harvard expliquent la nécessité de trouver maintenant un juste équilibre entre la culture du ''non blâme'' et la responsabilisation individuelle

Télécharger le document
Version 07 Oct 2009 - 114 Ko

L’un des premiers objectifs du mouvement de la sécurité des patients a été de passer de la culture traditionnelle du blâme individuel à celle popularisée par le modèle d’accident du fromage suisse de James Reason qui examinait les erreurs comme les défaillances de systèmes. Ces dernières années, le modèle univoque axé sur les systèmes a suscité des critiques. Elles ont souligné l’effet potentiellement délétère d’une culture exclusive du «non blâme» gommant toute responsabilité individuelle . Les articles sur ce thème ont mis l’accent sur l’intérêt du cadre éducatif pour évoluer vers une ‘’culture juste’’ qui différencie le « non blâme » des actes répréhensibles. Cet article, rédigé par deux des leaders du domaine de la sécurité, explore plus avant les rapports entre blâme et responsabilité. Il explique pourquoi le respect des normes de sécurité tend à être laxiste (en particulier vis à vis des médecins) et propose un équilibre de travail qui maintient par le ‘’non blâme’’ une culture de la sécurité mais assure également des soins sécuritaires aux patients par la responsabilisation individuelle. Les auteurs prennent notamment l’exemple  de l’ hygiène des mains dont la non-conformité est un comportement relevant maintenant de la responsabilisation individuelle du soignant et plus d’une mise en cause exclusive du système. D’autres exemples sont donnés comme l’utilisation d’une checklist avant transfusion sanguine ou le marquage préopératoire du site chirurgical. Il reste vrai que la grande majorité des erreurs sont commises par des soignants compétents et dévoués et qu’il faut commencer par traiter les problèmes de systèmes sous couverture du ‘’non blâme’’. Mais il est des domaines où des processus de soins validés augmentent la sécurité des patients. Le manquement répété voire délibéré à ces processus relève de la sanction individuelle et plus du ‘’non blâme’’. Cette sanction doit être juste et proportionnée. Une des modalités peut être la suspension temporaire de pratique. Le pilote qui néglige d’utiliser une checklist avant le décollage ne sera pas autorisé à voler (sans compter que le copilote n’acceptera d’ailleurs jamais de décoller). Outre la raison majeure qui est la sécurité des patients, cette ‘’culture juste’’ considérant certains comportements inacceptables montrera le professionnalisme des médecins et représentera la meilleure protection contre des intrusions extérieures qui ne tarderons pas avec alors peut être des motivations plus politiques ou économiques que véritablement médicales.

Nom du fichier : 2009_Balancing_no_blame_and_accountability_copy.pdf