RESUME

OBJECTIF : Etude du taux de mortalité infantile (TMI) qui est un indicateur clé de la santé de la population.

METHODES : Les auteurs ont utilisé les données de l’Institut national de la statistique et des études économiques sur les naissances et les décès au cours de la première année de vie de 2001 à 2019 pour calculer le TMI agrégé par mois. Ils ont exécuté des régressions jointives pour identifier les points d’inflexion et évaluer la tendance linéaire de chaque périodes. Des analyses exploratoires ont été effectuées pour l’IMR global, ainsi que par sous-groupes d’âge au décès (néonatal précoce [D0-D6], néonatal tardif [D7-27] et post-néonatal [D28-364]) et par sexe. Nous avons effectué des analyses de sensibilité en excluant les décès à J0 et en utilisant d’autres stratégies de modélisation de séries chronologiques.

RESULTATS : Au cours de la période d’étude de 19 ans, 53 077 décès de nourrissons sont survenus, pour un TMI moyen de 3·63/1000 (4·00 chez l’homme, 3·25 chez la femme) ; 24,4 % de ces décès sont survenus au cours du premier jour de vie et 47,8 % au cours de la période néonatale précoce. L’analyse  »Joinpoint » a identifié deux points d’inflexion en 2005 et 2012. Le TMI a fortement diminué de 2001 à 2005 (pente : -0·0167 décès/1000 naissances vivantes/mois ; IC 95 % : -0·0219 à -0·0116) puis diminué lentement entre 2005 et 2012 (pente : -0·0041 ; IC 95 % : -0·0065 à -0·0016). A partir de 2012, une augmentation significative du TMI a été observée (pente : 0·0033 ; IC 95 % : 0·0011 à 0·0056). Des analyses de sous-groupes ont indiqué que ces tendances étaient notamment induites par une augmentation de la mortalité dans la période néonatale précoce. Les analyses de sensibilité ont fourni des résultats cohérents.

INTERPRETATION: La récente augmentation historique de l’IMI depuis 2012 en France doit inciter à mener une enquête approfondie urgente pour en comprendre les causes et préparer des actions correctives.