RESUME :

La réadmission à l’hôpital est considérée comme un indicateur essentiel de la qualité des soins de santé. Elle peut résulter de soins sous-optimaux pendant l’hospitalisation index ou d’un défaut de prise en charge après la sortie. Pour de nombreuses affections, la réadmission est associée à une morbidité grave et des coûts potentiellement évitables.

En obstétrique, pour les soins du post-partum spécifiquement, les hôpitaux et les payeurs peuvent facilement suivre le taux de réadmission maternelle après l’accouchement et inciter les obstétriciens, les spécialistes de la médecine materno-fœtale ou les groupes de prestataires à le réduire. Cependant, il n’a pas été démontré que cette pratique améliore les résultats ou réduit les dommages.

Les principaux obstacles sont la difficulté d’élaboration d’un critère de mesure standardisée, du fait qu’un taux de base de 1 à 2% soit trop faible pour discriminer avec précision entre variation aléatoire et facteurs contrôlables, de la nécessité d’un ajustement du risque compliquant grandement les calculs, de la possibilité de biais en fonction de la durée de l’intervalle de suivi, du manque de preuves attestant que les prestataires de soins obstétricaux puissent influencer le taux, et de la possibilité de préjudice involontaire dans la population post-partum vulnérable. Jusqu’à ce que ces problèmes soient correctement pris en charge, le taux de réadmission maternelle après une hospitalisation pour accouchement a actuellement une utilité limitée en tant que mesure de l’amélioration de la qualité ou des performances ou en tant que facteur d’ajustement des coûts.