2020_SFAR et CNGOF_Prise en charge de la patiente avec une pré-éclampsie sévère | Gynerisq

2020_SFAR et CNGOF_Prise en charge de la patiente avec une pré-éclampsie sévère

Recommandations formalisées d'experts communes aux sociétés françaises ders anesthésistes-réanimateurs et des obstétriciens sur la gestion de la prééclampsie sévère

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Version 04 Sep 2020 - 586 Ko

RESUME

Objectif. Émettre des recommandations pour la prise en charge de la femme avec une prééclampsie sévère

Conception. Un comité de 25 experts a été constitué. Une politique de déclaration et de suivi des liens d’intérêts a été appliquée et respectée durant tout le processus de réalisation du référentiel. De même, celui-ci n’a bénéficié d’aucun financement provenant d’une entreprise commercialisant un produit de santé (médicament ou dispositif médical). Le comité devait respecter et suivre la méthode GRADE® (Grading of Recommendations Assessment, Development and Evaluation) pour évaluer la qualité des données factuelles sur lesquelles étaient fondées les recommandations. Peu de recommandations ont été non cotées.

Méthodes. Les dernières recommandations SFAR-CNGOF sur la prise en charge de la femme avec une prééclampsie sévère ont été publiées en 2009. Nous avons souhaité réactualiser ces recommandations selon la méthodologie GRADE® en identifiant 7 champs différents. Chaque question a été formulée selon le format PICO (Patients, Intervention, Comparison, Outcome). L’analyse de la littérature et les recommandations ont été formulées selon la méthodologie GRADE®.

Résultats. Le travail de synthèse des experts et l’application de la méthode GRADE ont abouti à 25 recommandations. Parmi les recommandations, 8 ont un niveau de preuve élevé (GRADE 1+/-) et 9 un niveau de preuve faible (GRADE 2+/-). Pour 7 questions, la méthode GRADE ne pouvant pas s’appliquer, la recommandation s’appuie sur des avis d’experts. Il n’a pas été possible de statuer pour trois questions.

Conclusion. A partir d’un accord fort entre experts, nous avons pu formuler 25 recommandations sur la prise en charge des femmes avec une prééclampsie sévère.

LES 25 RECOMMANDATIONS SE REPARTISSENT EN 7 GRANDS CHAPITRES

R1 : Définition et score de prédiction

R2 : Prise en charge thérapeutique

R3 : Surveillance / Evaluation

R4 : Critères d’arrêt grossesse

R5 : Prise en charge anesthésique

R6 : Prise en charge post partum

R7 : Formation des équipes

LES 8 RECOMMANDATIONS DE GRADE ELEVE SONT  (ce qui ne dispense pas de lire les autres … ) :

R2.1 – Il est recommandé d’administrer systématiquement un traitement antihypertenseur chez les patientes avec une prééclampsie sévère présentant une PAS ≥ 160 mmHg et/ou une PAD ≥ 110 mmHg au repos et persistant durant plus de 15 minutes, et de maintenir la pression artérielle en dessous de ces seuils, pour réduire la survenue de complications maternelles, fœtales et néonatales sévères.

R2.2 – En cas de prééclampsie sévère avec au moins un signe de gravité clinique ou biologique (Cf. R1.3), ou en cas d’HTA sévère persistant malgré un traitement antihypertenseur oral en mono ou bithérapie, il est recommandé d’administrer le traitement antihypertenseur par voie intraveineuse.

R2.8 – Il est recommandé d’administrer en anténatal du sulfate de magnésium aux femmes avec une pré-éclampsie sévère avec au moins un signe clinique de gravité (Cf. R1.3) afin de réduire le risque de survenue d’une éclampsie

R2.10 – Il n’est pas recommandé de réaliser un remplissage vasculaire systématique des femmes avec une pré-éclampsie sévère pour réduire la morbidité maternelle et/ou néonatale

R2.11 – Chez les femmes avec une pré-éclampsie sévère, il n’est pas recommandé d’administrer des glucocorticoïdes pour réduire la morbidité maternelle, y compris en cas de HELLP syndrome.

R2.12 – Il est recommandé d’administrer du sulfate de magnésium en première intention chez des femmes ayant eu une crise d’éclampsie afin de réduire le risque de mortalité maternelle et le risque de récidive d’éclampsie

R4.1 – En cas de pré-éclampsie sévère entre 24 et 34 semaines d’aménorrhée, il est recommandé de poursuivre la grossesse jusqu’à 34 semaines d’aménorrhée, en l’absence de signes de gravité surajoutés maternels ou fœtaux (Cf. R1.3), afin de réduire la morbidité néonatale, sans augmenter significativement la morbidité maternelle

R6.1 – Il est recommandé d’introduire un traitement par sulfate de magnésium en cas de survenue d’éclampsie inaugurale en postpartum pour réduire le risque de récidive d’éclampsie

Nom du fichier : 2020_SFAR_CNGOF_Recos_-preeclampsie_severe.pdf